Installation de Kubuntu 7.10 pour AMD 64

18 janvier 2008 – 19:53

J’ai migré vers Kubuntu depuis un peu plus d’un an et demi, à l’époque je disposais d’un processeur 32 bits et j’avais installé Dapper. J’ai effectué les mises à jour successives pour passer à Edgy, Feisty, puis Gusty. Mais bricoleur dans l’âme, j’ai entre temps changé pas mal de paramètres du système et je me suis lancé à plusieurs reprises dans l’installation de Beryl, qui n’était pas vraiment stable à l’époque. Après l’avoir désinstallé, réinstallé, redésinstallé, mis Compiz-Fusion à la place, et finalement désinstallé ce dernier, je dois dire que certaines «imperfections» (le mot est faible…) étaient apparues sur le système. Et comble de malchance, ma carte graphique a grillé et étant donné que c’était de l’AGP et que ce standard a quasiment disparu de nos jours, j’ai du changer de carte mère, de processeur (un AMD64 3800+), de RAM, et bien entendu de carte graphique. J’ai ainsi fait l’acquisition d’une Nvidia 8500 GT toute neuve… Et même trop neuve à l’époque pour être supportée par les drivers des dépots Ubuntu. J’ai donc installé les drivers béta du site officiel en les compilant, ce qui a partiellement mis le bazar dans le système de paquets Ubuntu… Et entre temps, étant donné que j’avais changé de carte mère, Windows XP (en dual boot) refusait catégoriquement de démarrer.

Enfin bref, j’ai décidé récemment d’en finir avec ces problèmes et de revenir à une installation. J’ai réinstallé XP et Kubuntu 7.10 proprement à partir des CD. En plus, j’étais motivé pour tester l’édition 64bits, alors c’était le moment ou jamais. Cependant, comme tout installation, cela nécessite du temps, et rencontrer quelques soucis n’est pas rare… J’en profite donc pour détailler ici quelques problèmes que j’ai eu et les solutions que j’ai trouvées pour les résoudre. J’explique aussi comment restaurer les paramètres principaux de l’ancienne distribution sur la nouvelle, en espérant que cela aide les gens qui hésitent encore à réinstaller leur OS ou qui ne savent pas comment configurer certains paramètres du système.

Sauvegarde

Avant tout, je commence par sauvegarder mes données personnelles sur un disque dur externe :

  • ma partition /home/ avec tous mes fichiers et paramètres personnels
  • le dossier /etc/ contenant les fichiers de configuration
  • les bases de données MySQL, situées dans le dossier /var/mysql/lib/

Ceci étant fait, je boote sur un cd live de Kubuntu Gutsy et je supprime la totalité de mes partitions avec gparted. Souhaitant installer un dual boot WinXP / Kubuntu, je commence naturellement à installer Windows étant donné que si je fais l’inverse, celui-ci écrasera Grub… Une fois Windows installé (je vous passe les détails, ce n’est pas le sujet du billet) sur la moitié de mon disque, je lance l’Alternate CD de Kubuntu 7.10 x64 et j’installe le système. Tout se passe bien jusqu’au redémarrage : là commence l’aventure…

Les problèmes après l’installation

Tout d’abord, je constate que dès que Grub lance le noyau, mon écran devient noir et affiche «NO SIGNAL»… Visiblement, il y a un problème concernant la résolution de l’écran. Deuxième souci : les disques durs se mettent à gratter et le PC semble figé. Par contre cette fois-ci je sais d’où vient le coupable : fsck s’est lancé au démarrage et à fait un scan des disques alors que je ne lui avais rien demandé. Toujours à l’aveuglette (vu que l’écran est noir) je quitte ce scan par Ctrl Alt Suppr. 30 secondes plus tard, l’écran se rallume et le curseur de la souris apparaît ainsi que l’écran de KDM, victoire ! Mais étant donné que j’ai stoppé fsck, le noyau n’a pas chargé les partitions (hormis la principale). Je retourne donc en mode console, avec Ctrl Alt F1. Je me logue, et je monte manuellement la partition /home avec :

sudo mount /home

Ensuite, je retourne en graphique (Ctrl Alt F7) et je me logue et KDE se charge sans problème. Il est désormais temps de configurer tout ça… après avoir résolu les deux soucis précédents bien sûr. Concernant l’écran noir, après un peu de recherche, il semblerait que le paquet usplash (gérant le splashscreen du démarrage) soit buggé pour AMD64. Je désactive donc le splashscreen en éditant le fichier de conf de Grub :

sudo nano -w /boot/grub/menu.lst

Je retire simplement le mot «splash» situé à la fin de la ligne concernant mon noyau.

Pour éviter que fsck ne se lance à chaque démarrage sur mon disque, j’édite /etc/fstab et je remplace la ligne suivante

UUID=XXXX-XXXX  /media/sdb5     vfat    defaults,utf8,umask=007,gid=46 0       1

par :

UUID=XXXX-XXXX  /media/sdb5     vfat    iocharset=iso8859-15,
codepage=850,umask=000 0       0 # sur la meme ligne

Cette ligne concerne en fait mon disque dur Sata qui a la fâcheuse tendance à se faire checker par fsck à chaque fois que j’installe Ubuntu ; je commence à avoir l’habitude car cela m’était arrivé quand j’avais installé ce même OS cet été sur un autre PC. En fait, il suffisait de remplacer le dernier 1 par un 0, mais étant donné que j’ai conservé mon ancien fstab, j’ai carrément collé la ligne dans le fichier. Les options que j’ai changé servent à ne pas avoir de problèmes pour accéder au disque en tant que simple utilisateur, et pour (normalement) ne pas avoir de soucis dans l’encodage des noms de fichiers.

Configuration générale

Les deux problèmes étant résolus, passons à la configuration. Étant donné que je suis en chambre universitaire et que notre réseau utilise un proxy, il me faut rajouter le proxy dans les paramètres de wget :

sudo nano -w /etc/wgetrc

Il suffit de décommenter les deux lignes correspondant au proxy en mettant le bon host et port :

#http_proxy = http://proxy.yoyodyne.com:18023/

#ftp_proxy = http://proxy.yoyodyne.com:18023/

Ensuite, je constate que KDE a détecté ma carte graphique, je clique donc sur l’icône en bas à droite ce qui ouvre le gestionnaire de pilotes propriétaires (restricted-manager-kde) et j’active le pilote. On me demande de redémarrer mais je n’ai pas encore fini alors je refuse.

Je continue la configuration en éditant le fichier des sources d’APT :

sudo nano -w /etc/apt/sources.list

Je commente la ligne correspondant au CD qui n’a pas été commentée, j’en profite pour décommenter tous les dépots, je quitte et je met la liste des paquets à jour avec le classique

sudo aptitude update

Firefox

Maintenant qu’APT est configuré, j’installe quelques programmes de base comme Firefox, Thunderbird, et VLC :

sudo aptitude install firefox thunderbird vlc

Je lance Firefox, je configure le proxy et en surfant je me rappelle que Flash n’est plus installé. Après quelques recherches et tentatives je trouve que pour AMD64 il faut prendre une autre version du paquet et l’installer manuellement :

wget http://launchpadlibrarian.net/10804892/flashplugin-nonfree_9.0.115.0ubuntu2_amd64.deb

sudo dpkg -i flashplugin-nonfree_9.0.115.0ubuntu2_amd64.deb

Je redémarre Firefox, et vérifie que Flash est bien installé en tapant «about:plugins» dans la barre d’URL. Ensuite, je me rends compte que les polices Microsoft ne sont pas installées sur mon système ; je lance donc :

sudo aptitude install msttcorefonts

Je continue en installant mes extensions favorites, à savoir :

  • Adblock Plus, pour bloquer la pub
  • Adblock Filterset.G Updater, pour mettre à jour les filtres d’Adblock
  • All-in-one Sidebar, pour avoir une barre latérale sympa avec tout de regroupé dedans
  • Tab Mix Plus, qui rajoute plein d’options indispensables pour a gestion des onglets
  • Urlparams, permettant de manipuler les paramètres GET et POST des pages Web (pour le débug d’application Web)
  • Web developer, une barre d’outils très utile, toujours pour développeur Web
  • Firebug, un outil d’une puissance remarquable pour le développement et surtout le débogage (CSS, JavaScript…)

Pour terminer la configuration de Firefox, je copie les fichiers bookmarks.html, signons2.txt et key3.db situé dans mon dossier de profil firefox de l’ancien /home que j’ai sauvegardé (rappelons que le dossier de profil de Firefox a un nom du style ~/.mozilla/firefox/XXXXXXXX.default). En relançant Firefox, je me retrouve alors avec tous mes mots de passes enregistrés, et tous mes marques pages. Pratique…

Le son

Soudainement j’ai envie d’écouter de la musique, je lance donc un MP3 dans Amarok. Immédiatement, l’application me signale que le MP3 n’est pas lisible par défaut et me propose de télécharger les paquets pour le support ; je ne vais pas dire non ! L’installation est automatique, il n’y a rien à faire. Concernant es paramètres d’ALSA et de disposition des hauts parleurs de mon 5.1, je copie le .asoundrc de mon ancien /home. Ainsi, j’ai directement du son sur tous mes hauts parleurs : un vrai bonheur… J’utilise ensuite la commande «alsamixer» pour régler le volume de chaque haut parleur, et je sauvegarde les paramètres avec :

sudo alsactl store

Le réseau

Après cela je me décide à restaurer le réseau que j’ai établi dans ma chambre universitaire. Je commence par vérifier que mes 2 interfaces réseau ont bien été détectées et que leur ordre ne risque pas de changer dans la suite (cela m’est déjà arrivé…) :

sudo nano -w /etc/udev/rules.d/70-persistent-net.rules

Et j’ai bien fait puisque je constate que les 2 interfaces ont été inversées par rapport à ma préférence ; en effet j’aime mieux que le réseau de l’intranet soit attribué à eth0, et avoir l’interface eth1 reliée à mon PC portable situé dans ma chambre. Je modifie donc les deux lignes du style

SUBSYSTEM=="net", DRIVERS=="?*", ATTRS{address}=="XX:XX:XX:XX:XX", NAME="eth0"

avec l’adresse mac de la carte réseau à la place des X.

Ceci étant fait, je configure /etc/network/interfaces pour avoir un fichier qui ressemble à cela :

# Reseau general

auto eth0

iface eth0 inet dhcp

# Reseau interne

auto eth1

iface eth1 inet static

        address 192.168.0.1

        netmask 255.255.255.0

Et je relance les interfaces avec :

sudo /etc/init.d/networking restart

Bilan

Voilà, je pense que j’ai fait le tour de toutes les modifications que j’ai apportées. Après un redémarrage, tout semble correct, mise à part le fait que je n’ai plus de splashscreen au démarrage. Je vais essayer de me documenter sur ce point car j’avoue que cela me manque :)

Sinon, j’ai toujours un problème de locale : je voudrais que mon système soit de base en ISO8859-15 alors qu’il est de base en UTF-8. C’est particulièrement gênant pour les noms de fichiers et même pour leur contenu, surtout quand on doit éditer des fichiers qui ne sont pas encodés de la même façon…

Si je devais faire un bilan de cette installation, je dirais que je suis assez satisfait. En installant la version 64bits, je m’attendais à rencontrer des problèmes, et à part le problème du splash et l’installation de Flash non conventionnelle, je n’ai rencontré aucun soucis propre à cette architecture. Je pense que c’est notamment grâce au fait que les paquets Ubuntu ont eu le temps de mûrir, car l’installation de certains paquets en 64bits il y a plusieurs mois était autrement plus complexe.

Comparé à mon ancienne version 32bits, je constate un gain appréciable en performances. Après, je ne sais pas si cela vient du 64bits ou simplement du fait que l’installation est propre et pas une upgrade d’upgrade bidouillée dans tous les coins. En tout cas je sens la différence, et même si j’étais sceptique sur le 64bit au début, je pense que je vais adopter cette version.

Je me rends également compte à quel point restaurer les paramètres d’un tel système est simple : quelques lignes de commande, deux ou trois fichiers à copier ou à éditer, et on gagne un temps fou en évitant de tout reconfigurer. Attention toutefois de ne pas tomber dans l’extrème et de restaurer brutalement tout son /etc ou son /home ! Cela pourrait poser des problèmes de compatibilité ; de plus si vous aviez des bugs dûs à des problèmes de configuration dans votre ancienne distribution, ils seront propagés dans la nouvelle… Par contre, concevoir un petit script Bash peut être une solution afin d’automatiser ce qui peut l’être, comme la copie de certains fichiers, et l’installation des paquets principaux.

J’espère que la marche à suivre aura aidé ceux qui se sont posés les mêmes questions que moi concernant la réinstallation d’une distribution. Un dernier conseil : surtout, n’oubliez pas de faire un backup total de vos données personnelles (le /home, le /etc et les éventuelles bases de données dans /var/mysql/lib) avant. Si vous avez des choses à ajouter, les commentaires sont là pour ça ! Bon surf ;)

  1. Une réponse à “Installation de Kubuntu 7.10 pour AMD 64”

  2. Oui, heureusement que tu ne t’es pas lancé à installer une Slackware comme moi, j’en ai chié ! (entre les pb de dépendances, LILO légèrement capricieux et ReiserFS non reconnus pas les outils de sauvegarde… J’en passe.

    Au passage j’conseil Ubuntu pour tout le monde, débutant ou non, c’est probablement la distribution la plus équilibrée.

    Par Saelyx le 14 février 2008

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